A l’arrivée du printemps, j’ai toujours envie de faire rentrer un peu de bonheur et de couleur dans la maison, alors je m’achète des fleurs. Posées au milieu de la table de la cuisine, elles chassent la grisaille, peu importe le temps qu’il fasse dehors. Cette année, j’ai choisi des tulipes d’un joli rose, à la fois vif et doux. J’y ai assorti la déco de notre porte d’entrée en mettant en œuvre une idée aperçue il y a un certain temps sur Pinterest. J’ai farfouillé dans la maison et retrouvé un vieux parapluie d’enfant, du ruban de dentelle et deux bouquets de fleurs artificielles. Un petit coup de pistolet à colle et le tour était joué.
Très vite, ce sont les petites fleurs à bulbes des jardinières qui sont sorties et que j’ai pu admirer de la fenêtre de la cuisine.
A la fenêtre de l’atelier, ce sont les fleurs d’un chrysanthème jaune, rempoté à tout hasard à la fin de l’automne, qui m’ont fait une surprise.
Elles m’ont offert un spectacle assez amusant par la suite, avec de nouvelles fleurs poussant parfois par grappes dans le cœur des fleurs fanées.
Fin mars, les petites osmies de nos maisons à insectes sont sorties de leurs abris à ma plus grande surprise. En effet, après avoir eu le plaisir l’année dernière, que deux petites abeilles maçonnes viennent pondre dans les petits tubes de bambou, je m’attendais à ce qu’une première génération sorte en été et ponde pour le printemps suivant. Ne voyant rien venir, j’avais abandonné tout espoir et pensais que les œufs n’avaient pas pu se développer. Et voilà pourtant qu’un matin ensoleillé, j’ai vu de petites silhouettes zigzaguer devant la fenêtre de la cuisine.
Les petits mâles sont sortis en premier de leurs abris après avoir gratté la terre qui protégeait leurs nids. Ils se sont réchauffé doucement le bout du nez dans le soleil du matin, puis se sont ensuite envolés pour aller butiner, en attendant que les femelles ne sortent quelques jours plus tard. J’ai pu alors observer avec un immense plaisir ces jolies osmies toutes rousses aller récolter du pollen, le placer dans les tubes, pondre puis fermer chaque alvéole avec de la terre plusieurs fois avant de sceller le bout du tube avec une couche plus épaisse. C’est incroyable de les voir revenir portant de grosses boules d’argile qu’elles façonnent méthodiquement. Elles procèdent de manière concentrique en formant d’abord un premier anneau de terre dans le tube qu’elles referment progressivement, tournant le long de l’anneau de départ pour déposer la terre régulièrement.
Pendant 15 jours, j’ai donc trouvé tous les prétextes pour faire régulièrement un tour dans la cuisine et ouvrir la fenêtre pour les observer (et m’angoisser si le travail de l’une d’elles stagnait, de peur qu’il ne lui fusse arrivé malheur). C’est tellement inattendu de pouvoir admirer ces merveilleuses abeilles maçonnes que s’en est quasi hypnotique.
Peu de temps après, en allant rendre visite à des amis, nous avons eu la surprise de voir se réveiller des osmies chez eux également. Leur garçon a été intrigué par un tas de poussière terreuse sur le carrelage et nous nous sommes vite rendu compte que des abeilles étaient en train de prendre leur envol d’un petit trou juste en dessous de la serrure de leur porte d’entrée. Nous avons pu les observer émerger de leur torpeur et se lancer hors de leur galerie. Les filles ont rapidement entrepris de couper des tiges de bambou pour les placer dans le jardin et inciter ces jolis hyménoptères à venir y trouver refuge plutôt que dans la porte.
Début mai, j’ai eu espoir qu’une abeille charpentière vienne élire domicile chez nous. Après avoir fait plusieurs visite dans mon atelier certains jours de beau temps, elle a même passé une nuit dans l’un des plus gros morceaux de bambou de nos cabanes à insectes. J’ai espéré qu’elle s’installe tout près, mais elle n’a finalement pas trouvé le bonheur dans les morceaux de bois que j’ai disposés à son intention.
Toute noire et mesurant environ 3,5cm, cette belle xylocope surnommée immédiatement Xylopette, nous aura au moins donné le bonheur de pouvoir l’admirer un peu et de faire quelques recherches à son sujet.
Nous avions aussi depuis le printemps dernier, des petits tubes de bambou qu’on aurait dits refermés par des feuilles. Le mystère a pris fin en mai, quand j’ai eu la chance de voir de toutes petites abeilles faire des allées et venues et rapporter des morceaux de feuilles tout ronds pour boucher leurs galeries. Renseignements pris, il s’agissait de petites abeilles coupeuses de feuilles, des mégachiles, qui découpent de petits disques au milieu des feuilles et viennent les coller pour créer des alvéoles qui protègent leurs œufs et le pollen qu’elles ont placé avec. Comme les osmies et les xylocopes, ces abeilles sont solitaires. Cependant, elles ont tendance à rester à l’endroit où elles sont nées pour pondre et nous devrions avoir la chance d’en revoir dans nos abris à insectes tous les ans.
Bientôt, le chèvrefeuille a accepté de nous donner quelques fleurs, malgré un rempotage peu orthodoxe début avril par un beau jour de « c’est aujourd’hui ou jamais, je m’occupe de ça ». Nos deux malheureux pieds qui végétaient à l’arrière de la maison côté sud ont reçu de nouveaux pots plus grands et une bonne dose de terreau. Ils sont maintenant de part et d’autre de la fenêtre de la cuisine et vont pouvoir grimper tout autour. Le parfum de cette plante est l’un de mes préférés et pouvoir les humer me remplit de légèreté et d’allégresse.
Au printemps, donc, ma petite famille m’entend radoter en boucle au sujet des abeilles – « comment vont mes petites osmies, venez voir ce qu’elles sont en train de faire, comment ça tu n’arrives pas à voir, mais non pas dans ce tube là, dans celui-ciiii, regaaarde, tout au fond ! » – et de l’odeur incomparable de la fleur de chèvrefeuille – « c’est formidable, décidément, j’adore le chèvrefeuille, il y a des boutons, regardez, ils sont presque ouverts, les fleurs ont éclos, venez sentir, oh c’est triste, elles ont déjà fané ». Mais c’est ainsi, je ne peux pas empêcher l’enthousiasme.
Le chat retrouve lui-aussi le plaisir de prendre l’air longuement et, enthousiaste lui-aussi, nous rapporte bientôt des souris et quelques moineaux. Cette petite crapule a profité du retour du soleil pour aller se prélasser à la fenêtre de l’atelier. Soit il s’étend sur les tuiles ou dans les jardinières (ce qui me sied moins), soit il s’accoude à la barre d’appui et observe les voitures et les passants ainsi que les oiseaux qui nichent en face.
Toute petite déco de Pâques cette année, avec des petits lapins en papier en guise de couronne de porte. Je me souvenais avoir vu cette idée toute simple sur Pinterest un jour, et comme j’avais peu de temps à y consacrer, je me suis dit que cela conviendrait très bien : facile à faire et mignon quand même !
Ce sont les mêmes papiers que j’ai utilisés pour équiper notre mini atelier de poupées d’une ramette de papiers décoratifs.
A défaut de beaucoup décorer notre vraie maison, nous avons au moins décoré l’atelier rikiki avec des coussins, guirlandes et petits sujets de saison.
Comme souvent, je m’inspire des petites choses de ma vie pour en faire de plus petites pour les poupées ! Ces mini déco pastel et acidulées ont égayé mon atelier et apporté un air de fête chez nous !
Merci de vous être arrêté-e-s un instant dans mon atelier Boudiboudaille & rikiki !
A bientôt,
Didine