Moutarde et guipure

Le livre Vestiaire urbain a attiré mon œil il y a bien 6 ou 7 ans dans une librairie. Les modèles proposés étaient modernes, avec des coupes et des tissus donnant l’impression de vêtements achetés dans le commerce.

On trouve maintenant des livres avec des patrons proposant des coupes actuelles, mais il y a encore quelques (longues) années (j’ai du mal à sentir le temps qui passe …), les livres de couture proposaient surtout des patrons de sacs, accessoires et vêtements aux coupes très simples adaptés à l’apprentissage de la couture. Les modèles finis reflétaient trop à mon goût le souci de simplicité et la nécessité que les coupes s’adaptent à différentes morphologies sans avoir spécialement à apporter de modifications. Le fait que les modèles soient souvent prévus avec des fermetures faites de rubans noués plutôt que de boutonnières ou de fermetures éclair, renforçait cette impression de « fait maison pour apprendre à coudre ». En tout cas, ce que je voyais ne correspondait pas tellement à ce que j’avais envie de porter.

L’un des modèles qui m’a le plus plu en feuilletant le livre est le sweat Gabi. Les teddys et emmanchures raglan étaient dans l’air du temps et les tissus choisis pour illustrer les instructions de réalisation : éponge rose vif et dentelle en superposition pour un joli mélange des genres, c’était tout à fait ce que j’avais envie de porter.

J’avais du tissu en maille fine moutarde et un morceau de guipure trouvé dans un bac de coupons chez Mondial Tissus qui dormaient dans mes tiroirs. Le blanc de la guipure donnerait une touche de lumière au jaune un peu mélancolique de la maille.

Enfin prête à me lancer, j’ai donc entrepris de tracer le patron en utilisant mes petits poids de couture. Je n’ai pas rallongé les pièces de devant et de dos car cela me semblait tomber au bon endroit. Cependant, j’ai raccourci un peu les manches pour obtenir des manches trois-quart car je souhaitais porter ce vêtement au printemps.

J’ai commencé par mettre la guipure en sandwich entre les dos et devants. Devant : endroit vers le haut, guipure : endroit vers le haut, dos : endroit vers le bas.

À la surjeteuse, j’ai cousu les côtés.

Je suis passée aux manches que j’ai pliées sur elles-mêmes dans le sens de la longueur et épinglées avant de les passer à la surjeteuse.

Pour les emmanchures, j’ai plié en deux les morceaux de bord-côtes blanc. La couture permet de former un tube qu’il va falloir replier sur lui-même.

Pour ce faire, je donne un petit coup de ciseaux au milieu de la couture, sans toucher au fil le plus à l’intérieur. La couture étant fendue, on peut la rabattre dans deux sens opposés avant de replier le tissu. Cela évite une surépaisseur trop importante au niveau de la couture.

Si les tubes des manches sont toujours à l’envers, on peut alors glisser les tubes des emmanchure à l’intérieur de la manche du côté le plus petit. On épingle le bord-côtes à la manche. Pour pouvoir épingler, on marque les moitiés et quarts des deux tissus à coudre pour épingler les repères de distance bien ensemble. Au moment de coudre, on tire sur le bord-côtes pour que sa longueur corresponde à celle du tissu de la manche.

J’ai recommencé le même processus pour le deuxième poignet et le bas du sweat.

J’ai ensuite épinglé le haut des manches à la partie correspondant au torse en ayant garde de bien garder les deux tissus superposés alignés d’un avec l’autre. Au niveau des aisselles, j’ai fait attention de rabattre les coutures en sens inverse et de les aligner pour former une jolie croix au niveau des dessous de bras.

Il ne restait alors plus qu’à rajouter la bande d’encolure en plaçant la couture dans le dos. J’ai fait des repères de longueur tout autour du bord côtes et tout autour du col pour marquer les moitiés, quarts et huitièmes de chaque partie et bien épingler les repères sur les repères. Cela permet de tendre le bord-côtes qui est légèrement plus étroit que l’encolure elle-même de manière régulière en cousant.

Et me voilà toute heureuse de porter mon nouveau petit pull et moyennement à l’aise pour prendre la pose avec.

Bien sûr, le petit Rhapsody est venu réclamer des câlins, jouer à mes pieds et réclamer à manger en pleine séance photo, parce qu’un chat est programmé génétiquement pour agir ainsi ! Il avait envie de se faire câliner et grattouiller le cou et j’avais l’air d’avoir les mains libres, alors pourquoi manquer une occasion de se faire cajoler ?

J’ai tellement porté mon pull qu’il commence à grisonner. Je pense lui donner bientôt une nouvelle jeunesse en remplaçant le bord-côtes. Et peut-être que j’en confectionnerai un nouveau si je tombe à l’occasion sur un tissu éponge rose et une jolie dentelle !

Merci de vous être arrêté-e-s un instant dans mon atelier Boudiboudaille & rikiki !

À bientôt,

Didine